Par Alain R.
Jeudi 23 octobre j’ai rendez-vous avec Stéphane et Annick les co-gérants du magasin Biocoop à Crolles ainsi qu’avec Vincent, vice-président et porteur du projet pour Gresi21. Ce matin il y a eu une tempête de vent et il a plu une bonne partie de la journée, pas vraiment des conditions idéales pour parler de production électrique d’origine photovoltaïque. Qu’à cela ne tienne nous allons essayer de comprendre ce qu’est l’autoconsommation collective mise en place depuis mars 2025 avec la Biocoop.
Vincent, peux-tu expliquer ce qu’est l’autoconsommation collective ?
C’est mettre en réseau des producteurs d’électricité photovoltaïque avec des consommateurs. On peut ainsi créer une maille, une boucle de consommation locale dans un rayon dont la distance varie suivant la densité de l’habitat. Ici à Crolles on doit rester dans un rayon de 2,5 kms, c’est la loi.
Quel est l’intérêt de ce type de montage ?
Pour Gresi21 cela permet d’optimiser la rentabilité d’une installation en autoconsommation en recherchant le meilleur rendement entre l’offre et la demande. Les coûts de l’électricité sont mieux maitrisés (les amortissements des stations sont connus donc pas de variabilité), d’autant plus intéressant pour une entreprise qui cherche à ne pas subir des évolutions de tarifs. Ils peuvent faire l’objet de négociations facilités par la proximité. De plus comme tout projet d’autoconsommation on est sur du circuit court ce qui limite l’utilisation des réseaux.
Quel est plus précisément la réalisation installée ici ?
Gresi21 avait déjà travaillé avec Biocoop Crolles en installant une station solaire sur le toit du magasin d’une puissance de 97 kWc dont la production est en revente totale. A l’époque, l’autoconsommation individuelle n’était pas rentable et il n’était pas possible de prendre une partie de cette production et de la mettre à disposition en autoconsommation collective
Alors nous avons proposé de réaliser une boucle avec des panneaux installés sur trois bâtiments résidentiels d’une puissance totale de 65 kWc. On a donc trois stations photovoltaïques qui fournissent un seul consommateur, la Biocoop.
Pour notre premier projet de ce type c’était une solution assez simple car il faut pour Gresi21 gérer la partie administrative et financière : suivi de production et de consommation, facturations, etc… Gresi21 est devenu le fournisseur de Biocoop Crolles, c’est elle qui fixe le prix de vente.
A noter que les habitants des trois bâtiments ne consomment pas leur production, cela aurait trop compliqué d’ouvrir des comptes individuels pour chacun des logements.
Stéphane et Annick, quelle est pour vous, en tant qu’entreprise, la motivation qui a conduit à cette réalisation avec Gresi21 ?
Tout d’abord en tant qu’acteur de l’alimentation bio et si possible locale c’est de pouvoir mener des actions à tous les niveaux dans une cohérence de valeurs. Nous essayons de nous améliorer dans les domaines de l’écologie (déchets, emballages, empreinte carbone, …), du social, de notre place dans le territoire, … Nous sommes depuis janvier 2025 sociétaire chez Enercoop et c’est tout naturellement que nous avons répondu à la proposition de Gresi21 puisque l’autoconsommation collective coche bien tous ces aspects « valeurs » de l’entreprise.
L’autre aspect c’est le côté économique car un tel projet nous permet d’avoir une meilleure visibilité sur les charges, le coût de l’énergie étant le troisième poste de dépenses de l’entreprise. En 2025 nous avons connu une augmentation d’activité donc plus de flux et donc plus de consommation électrique.
Que tirez-vous comme bilan de cette première phase ?
Sur les 6 premiers mois de fonctionnement (de mars à août 2025) la production nous a apporté 50 % de notre consommation. Par rapport aux prévisions on n’est vraiment pas loin de la réalité ce qui nous permet d’avoir une stabilité au niveau de notre prévisionnel et des dépenses.
On verra dans le temps mais déjà nous pouvons dire que sur cette période nous avons réalisé d’importantes économies.
Vincent, est-ce que Gresi21 a d’autres projets de ce type dans les cartons ?
C’est un peu prématuré, car ce sont des projets assez lourds à mettre en œuvre, mais nous sommes en pourparlers avec une zone d’entreprises sur Le Touvet.
Au stade des idées, on envisagerait une nouvelle boucle d’autoconsommation collective avec les ombrières du parking du Cube à Bernin.
A suivre.