Une maison bien isolée est-elle toujours moins consommatrice ?
Le DPE (Diagnostic de Performance Energétique) est un outil qui permet de classer les logements sur une grille notant de A à G les logements selon leur performance énergétique.
On pourrait donc s’attendre à ce que la consommation d’énergie réelle soit d’autant plus basse que le DPE est meilleur !
Ce n’est pourtant pas si simple: HelloWatt a réalisé une étude détaillée sur ce sujet qui réserve quelques surprises…
Les membres actifs du groupe Economies d’Energie l’ont analysée, et en commentent les principales informations et conclusions ci-dessous. L’étude complète est accessible sur le lien: Etude Hello Watt
Et pour ceux qui cherchent à en savoir plus sur le DPE, l’article contient des détails un peu plus bas.
L'étude: périmètre et principale conclusion
L’étude comparative se base sur les résultats des DPE et les consommations d’énergie réelles de 210 logements intitulée « Comparer DPE et consommation a t-il du sens ? ».
Cette étude montre une faible concordance entre les résultats des DPE et les consommations réelles :
29 % des logements ont une bonne concordance
40 % ont un décalage d’une classe
38% ont un décalage de plusieurs classes.
Le DPE est un donc un outil indispensable, mais il ne faut pas se limiter au seul DPE , et il est utile de comprendre son utilité et ses limites.
Quelle est l'origine de ces écarts entre classe et consommation?
Ils proviennent en fait de l’objectif donné au DPE :
il n’est pas conçu pour calculer le total des consommations d’énergie potentielles d’une famille habitant le logement objet du diagnostic.
Le DPE a pour but de classer les logements en fonction de leurs consommations d’énergie potentielles et des émissions de gaz à effet de serre consécutives, dans des domaines où les consommations d’énergie peuvent être suffisamment corrélées avec la qualité de la construction et la taille du logement.
Quels sont les domaines pris en compte par le DPE et de quoi dépendent-ils ?
le chauffage et la climatisation : forte influence de la qualité de l’isolation, de la surface du logement et du mode de chauffage.
la production d’eau chaude sanitaire : consommation très dépendante du nombre moyen de personnes qui habitent le logement : 51 m3 par personne selon les dernières statistiques de l’INSEE.
la consommation de l’éclairage : dépendant en grande partie du nombre de pièces et du nombre d’habitants
la consommation des auxiliaires (ventilation, pompe…) : ce sont les appareils nécessaires au fonctionnement des équipements mis en œuvre pour le chauffage, la climatisation et la production d’eau chaude.
Les consommations types des équipements pris en compte sont calculées à partir de statistiques nationales.
Les consommations effectives varient, bien sûr, en fonction des habitudes des occupants et de la qualité des installations.
Exemple pour le chauffage : la consommation retenue pour le chauffage est calculée pour avoir une température de 19° avec des appareils bien entretenus.
C’est pour cette raison que les comptes-rendus d’entretien de la chaudière sont demandés par le diagnostiqueur si le chauffage est produit par une chaudière. Bien entendu, si les habitants se chauffent à 20° avec une chaudière obsolète, la consommation d’énergie sera plus élevée.
Qu'est-ce-que le DPE ne prend pas en compte ?
Les consommations des autres équipements tels que : appareils de cuisson, réfrigérateurs, téléviseurs, ordinateurs, machines à laver, vélos ou voitures électriques, etc. n’ont pas ou très peu de relations avec la qualité du bâtiment ou sa surface.
Ces consommations ne font donc pas partie des DPE.
Pour comprendre le DPE, quelques détails :
Règles et référence
Les calculs des DPE ont été modifiés en 2021 :
le 1er juillet, pour les bâtiments construits après 1975 :
le 1er juillet puis révisé le 1er novembre, pour les bâtiments construits avant 1975 :
Le DPE doit contenir des information minimales listées ci-dessous.
Pour en savoir plus, se reporter au site de référence via le lien: Service Public: DPE
Les caractéristiques du logement prises en compte sont :
Caractéristiques pertinentes du logement (ou d’une partie de celui-ci) et descriptif de ses équipements de chauffage, production d’eau chaude sanitaire, refroidissement, ventilation et, dans certains types de bâtiments, éclairage intégré des locaux. Chaque catégorie d’équipements doit indiquer les conditions d’utilisation et de gestion ayant des incidences sur les consommations énergétiques.
Indication de la quantité annuelle d’énergie consommée ou estimée pour chaque catégorie d’équipements selon une méthode de calcul conventionnel et évaluation de ces dépenses annuelles de consommation
Évaluation de la quantité d’émissions de gaz à effet de serre (GES) liée à la quantité annuelle d’énergie consommée ou estimée
Information sur les énergies d’origine renouvelable produites par les équipements installés à demeure et utilisées dans le logement (ou d’une partie de celui-ci)
Classement du logement (ou d’une partie de celui-ci) en application d’une échelle de référence (étiquette Énergie) prenant en compte la zone climatique et l’altitude, réalisé en fonction de la quantité annuelle d’énergie consommée ou estimée rapportée à la surface du logement (ou d’une partie de celui-ci) pour le chauffage, le refroidissement, la production d’eau chaude sanitaire, l’éclairage et les auxiliaires de chauffage, de refroidissement, d’eau chaude sanitaire et de ventilation
Classement du logement (ou d’une partie de celui-ci) en application d’une échelle de référence (étiquette Climat) prenant en compte la zone climatique et l’altitude, réalisé en fonction de la quantité d’émissions de gaz à effet de serre rapportée à la surface du logement (ou d’une partie de celui-ci) pour le chauffage, le refroidissement, la production d’eau chaude sanitaire, l’éclairage et les auxiliaires de chauffage, de refroidissement, d’eau chaude sanitaire et de ventilation
Recommandations visant à améliorer la performance énergétique (par exemple, isolation des fenêtres) du logement accompagnées d’une évaluation de leur coût et efficacité. Ces recommandations ne doivent pas avoir pour effet d’augmenter la quantité d’émissions de gaz à effet de serre liée à la quantité annuelle d’énergie consommée ou estimée du logement. Ces recommandations ont uniquement une valeur indicative. Il s’agit de conseils de bon usage du logement et de ses équipements
Dernier rapport du contrôle périodique de la chaudière ou attestation d’entretien annuel
Éléments d’appréciation sur la capacité du logement (ou une partie de celui-ci) à assurer un confort thermique en période estivale
En outre, pour les DPE réalisés après le 1er juillet 2021, les classements « énergie » et « climat », auparavant séparés, sont fusionnés et ce sont donc cinq postes de consommation de l’habitation (et non plus trois) qui sont pris en compte dans le calcul et c’est la plus mauvaise des deux performances (énergie ou GES) qui est retenue au final.
Ces seuils sont présentés ci-dessous.
Les seuils de classement suite à un DPE selon la date de réalisation :
Avant le 1er juillet 2021
Seuils distincts Energie – Climat
Les critères sont évalués séparément : le logement reçoit une double classe.
Seuils Energie
A Moins de 50 kWh/m²/an
B De 51 à 90 kWh/m²/an
C De 91 à 150 kWh/m²/an
D De 151 à 230 kWh/m²/an
E De 231 à 330 kWh/m²/an
F De 331 à 450 kWh/m²/an
G Plus de 450 kWh/m²/an
Seuils Climat
A Moins de 5 kg CO2/m²/an
B De 6 à 10 kg CO2/m²/an
C De 11 à 20 kg CO2/m²/an
D De 21 à 35 kg CO2/m²/an
E De 36 à 55 kg CO2/m²/an
F De 56 à 80 kWh/m²/an
G Plus de 81 kWh/m²/an
Après le 1er juillet 2021
Seuils fusionnés Energie et Climat
La classe attribuée est déterminée selon le plus défavorable des 2 critères.
Seuils Energie et Climat
A Moins de 70 kWh/m²/an et moins de 6 kg CO2/m²/an
B De 70 à 110 kWh/m²/an et de 6 à 11 kg CO2/m²/an
C De 110 à 180 kWh/m²/an et de 11 à 30 kg CO2/m²/an
D De 180 à 250 kWh/m²/an et de 30 à 50 kg CO2/m²/an
E De 250 à 330 kWh/m²/an et de 50 à 70 kg CO2/m²/an
F De 330 à 420 kWh/m²/an et de 70 à 100 kg CO2/m²/an
G Plus de 420 kWh/m²/an et plus de 100 kg CO2/m²/an