Après une carrière d’enseignant-chercheur à l’école Supérieure d’Électricité Rennes), puis de directeur des technologies avancées chez ST Microelectronics (Crolles), Hervé Mingam a créé un bureau d’études et de conseils spécialisé dans le photovoltaïque. Désormais retraité, il s’implique fortement dans le projet IcareSoWatt et dans la gouvernance de Grési21, via sa participation au Conseil de gestion. Il revient sur ses actions et le rôle de cette instance-clé.
Grési 21 : Depuis quand êtes-vous impliqué dans le projet de centrales villageoises du Grésivaudan ?
Hervé Mingam : « Depuis sa création, ou presque ! J’étais à la retraite depuis 3 ou 4 ans, quand j’ai appris qu’un projet de centrales villageoises se montait dans le Grésivaudan. À l’époque, j’étais assez mitigé sur cette initiative. Je connaissais la lourdeur administrative que les installations photovoltaïques imposaient et étais dubitatif sur la rentabilité économique d’une telle aventure. Je me suis donc informé sur ce projet par simple curiosité… et j’ai vite été rassuré !
Qu’est-ce qui a dissipé vos craintes ?
J’ai été sidéré par la qualité des intervenants. Le président de Grési21 a une puissance de travail phénoménale, son vice-président connaît très bien l’économie et l’ensemble des compétences nécessaires à la réussite d’un tel projet est apporté par les différents bénévoles.
Il y a une grande rigueur dans l’organisation, la gestion des documents, la comptabilité… Le partage des informations est bon et le suivi prévisionnel des projets est efficace. Développer des opérations dans un tel cadre est un réel plaisir !
Quel est votre rôle au sein d’IcareSoWatt et du Conseil de gestion ?
Je m’occupe de la partie technique. Pour le projet IcareSoWatt, je me suis notamment occupé de la sélection des toitures des particuliers. C’était un gros dossier, car nous avons repéré 120 toitures compatibles avec nos exigences (orientation, pente, accessibilité… NDLR), pour obtenir au final une dizaine d’accords de propriétaires.
Je me suis également occupé de certains aspects économiques et juridiques du projet (montage du business plan, rédaction des baux, assurances…), des relations avec le bureau d’études qui nous accompagne (Cythelia), puis de l’envoi du cahier des charges et de la sélection des offres.
Par la suite, le conseil de gestion a délégué au groupe « exploitation », piloté par Frédéric Wurth et auquel je participe, le suivi de la plupart des chantiers d’IcareSoWatt (l’ensemble des installations, à l’exception des deux 36kWc, NDLR).
Sur ces chantiers, à côté de la pose et de l’installation électrique en elles-mêmes, le point crucial à surveiller est celui de l’étanchéité de la toiture… J’invite donc tous les couvreurs de profession associés de Grési21 à venir nous prêter main forte ! (rires)
Pourquoi s’impliquer dans le Conseil de gestion ?
Le Conseil de gestion est amené à prendre des décisions qui pèsent sur la crédibilité de notre SAS. Son rôle est primordial, un peu comme celui du comité de direction d’une entreprise. C’est ici que sont validés ou non tous les projets d’installations, en fonction de leur intérêt stratégique, politique et/ou économique. C’est également ici que les devis et les crédits bancaires sont étudiés et validés.
Or, ce conseil sera prochainement renouvelé, pour remplacer certains de ses membres et l’ouvrir davantage aux bénévoles des deux grands projets qui se sont greffés, au fil des ans, à Grési21 : WattAuBalcon et Bell’Energie.
Faut-il être expert en électricité solaire pour intégrer ce conseil ?
Pas du tout ! Les membres historiques du conseil de gestion sont là pour transmettre leur savoir. Par ailleurs, bien d’autres compétences sont utiles : connaissance des rouages des appels d’offre, du fonctionnement des collectivités et des élus, communication, travaux publics…
Enfin, le conseil de gestion devra bientôt changer de stratégie, car le prix de rachat de l’électricité photovoltaïque va encore diminuer. Nous allons étudier d’autres manières de produire de l’énergie solaire… et même d’autres sources d’énergies renouvelables. Les personnes ayant des connaissances dans ces énergies vertes seront donc les bienvenues !
Combien de temps consacrez-vous au Conseil de gestion ?
C’est très variable selon les périodes, mais je dirais en moyenne une demi-journée par semaine. C’est chronophage, mais certains membres s’impliquent plus ponctuellement, sur des points techniques précis. S’engager dans le Conseil de gestion reste donc compatible avec une vie professionnelle. La preuve : à part moi, tous les autres bossent! (rires) »
Propos recueillis par Frédéric Cristofol
Grési21 a bénéficié d’une aide de la région Auvergne Rhône Alpes,
dans le cadre de l’Appel à projet Énergies Renouvelables et Innovations.